lundi 4 juillet 2016

Compte-rendu de la conférence sur l’orthographe donnée par Danièle Cogis.




Une des commissions parents de l’école Vitruve a vu se concrétiser l’un de ces projets par

l’invitation faite à Danièle Cogis de venir nous parler de son sujet de recherche :

l’orthographe. Danièle Cogis est membre associé au laboratoire MoDyCo (UMR 7114

CNRS/Université Paris Ouest Nanterre La Défense) où elle poursuit des recherches sur

l'acquisition de l'orthographe et des notions grammaticales, sur le niveau orthographique des

élèves, ainsi que sur les démarches didactiques innovantes et leur appropriation par les

enseignants. Elle a longtemps enseigné comme maitre de conférences en sciences du langage

à l’IUFM de l'Académie de Paris, école interne de l'Université de Paris-Sorbonne.

Elle a publié, en 2005, Pour enseigner et apprendre l’orthographe. Nouveaux enjeux –

pratiques nouvelles, école/collège chez Delagrave ; en 2007, en collaboration avec Danièle

Manesse, Orthographe, à qui la faute ? chez ESF éditeur ; en 2011, avec Catherine Brissaud,

Comment enseigner l’orthographe aujourd’hui ? chez Hatier, ainsi que de nombreux articles.

Ainsi, ce mardi 31 mai, la salle carrée de l’école s’est transformée en salle de

conférence. Toute l’équipe enseignante, mais aussi quelques dizaines de parents ont bravé les

intempéries pour écouter notre invitée, ravie de venir découvrir cette école célèbre. Un

résumé exhaustif de la communication serait impossible ici tant le sujet fût abordé sous de

nombreux angles. Historique d’abord, avec les origines de l’orthographe communes avec

celles de la langue française : il s’agit bien d’une « graphie consensuelle » nécessaire à la

communication entre ceux qui parlent cette langue. Nous apprendrons aussi à quel point notre

langue est difficile à maîtriser : une carte d’Europe, (qui incluait à cette époque la Grande

Bretagne), montre qu’à part les britaniques justement, les écoliers français sont ceux qui font

le plus de fautes en fin de primaire. Et quelques années plus tard les francophones restent

seules avec ces difficultés! Il est vrai qu’écrire sans faute exige autant de compétences

mémorielles (pour la syntaxe des mots) que d’analyse grammaticale (et donc d’interprétation

et de reflexion).

Quelles solutions donc ? Pédagogique d’abord : Danièle Cogis nous narre cette

expérience franco-canadienne à laquelle elle a participée et qui montre à quel point la dictée

classique – quoique brandit de manière démagogique par certains de nos dirigeants – n’est pas

la bonne solution. Elle montre comment la dictée « active » dans laquelle chaque phrase fait

l’objet d’une reflexion encadrée est bien plus fructueuse en termes d’apprentissage. Elle

montre aussi, études à l’appui, que oui, le niveau baisse ! Nos enfants d’aujourd’hui écrivent

en 5 ème comme nos parents écrivaient au cm2. Et oui… C’est qu’ils étaient bien plus

intelligents nos aînés ! A moins que cela ne reflète simplement le temps d’apprentissage

consacré au français qui est en proportion réduit de nos jours, pour laisser la place au sport,

aux langues étrangères etc… Et il faut du temps pour apprendre notre langue… jusqu’à la fin

du Lycée.

Quelles autres solutions alors pour faciliter la maîtrise du français? Danièle Cogis nous

conte les nombreuses réformes de l’orthographe, tacites ou officielles voulues par l’académie

française. On découvrira à quel point ces modifications à la marge font surtout beaucoup de

bruits dans les média, pour un impact finalement négligeable. Qui parmi nous étaient capable

de discerner sans erreur la nouvelle de l’ancienne orthographe de termes proposées par notre

orateur ? D’ailleurs, d’après une vidéo qu’elle nous a montrée, il semblerait bien que la

secrétaire perpétuelle de l’académie ne soit elle-même pas trop au courant !

La suite de la discussion s’est poursuivie autour d’un pot !

Compte rendu des parents d'élèves organisateurs de la conférence

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