Une des commissions parents de l’école Vitruve a vu se concrétiser l’un de ces projets par
l’invitation faite à Danièle Cogis de venir nous parler de son sujet de recherche :
l’orthographe. Danièle Cogis est membre associé au laboratoire MoDyCo (UMR 7114
CNRS/Université Paris Ouest Nanterre La Défense) où elle poursuit des recherches sur
l'acquisition de l'orthographe et des notions grammaticales, sur le niveau orthographique des
élèves, ainsi que sur les démarches didactiques innovantes et leur appropriation par les
enseignants. Elle a longtemps enseigné comme maitre de conférences en sciences du langage
à l’IUFM de l'Académie de Paris, école interne de l'Université de Paris-Sorbonne.
Elle a publié, en 2005, Pour enseigner et apprendre l’orthographe. Nouveaux enjeux –
pratiques nouvelles, école/collège chez Delagrave ; en 2007, en collaboration avec Danièle
Manesse, Orthographe, à qui la faute ? chez ESF éditeur ; en 2011, avec Catherine Brissaud,
Comment enseigner l’orthographe aujourd’hui ? chez Hatier, ainsi que de nombreux articles.
Ainsi, ce mardi 31 mai, la salle carrée de l’école s’est transformée en salle de
conférence. Toute l’équipe enseignante, mais aussi quelques dizaines de parents ont bravé les
intempéries pour écouter notre invitée, ravie de venir découvrir cette école célèbre. Un
résumé exhaustif de la communication serait impossible ici tant le sujet fût abordé sous de
nombreux angles. Historique d’abord, avec les origines de l’orthographe communes avec
celles de la langue française : il s’agit bien d’une « graphie consensuelle » nécessaire à la
communication entre ceux qui parlent cette langue. Nous apprendrons aussi à quel point notre
langue est difficile à maîtriser : une carte d’Europe, (qui incluait à cette époque la Grande
Bretagne), montre qu’à part les britaniques justement, les écoliers français sont ceux qui font
le plus de fautes en fin de primaire. Et quelques années plus tard les francophones restent
seules avec ces difficultés! Il est vrai qu’écrire sans faute exige autant de compétences
mémorielles (pour la syntaxe des mots) que d’analyse grammaticale (et donc d’interprétation
et de reflexion).
Quelles solutions donc ? Pédagogique d’abord : Danièle Cogis nous narre cette
expérience franco-canadienne à laquelle elle a participée et qui montre à quel point la dictée
classique – quoique brandit de manière démagogique par certains de nos dirigeants – n’est pas
la bonne solution. Elle montre comment la dictée « active » dans laquelle chaque phrase fait
l’objet d’une reflexion encadrée est bien plus fructueuse en termes d’apprentissage. Elle
montre aussi, études à l’appui, que oui, le niveau baisse ! Nos enfants d’aujourd’hui écrivent
en 5 ème comme nos parents écrivaient au cm2. Et oui… C’est qu’ils étaient bien plus
intelligents nos aînés ! A moins que cela ne reflète simplement le temps d’apprentissage
consacré au français qui est en proportion réduit de nos jours, pour laisser la place au sport,
aux langues étrangères etc… Et il faut du temps pour apprendre notre langue… jusqu’à la fin
du Lycée.
Quelles autres solutions alors pour faciliter la maîtrise du français? Danièle Cogis nous
conte les nombreuses réformes de l’orthographe, tacites ou officielles voulues par l’académie
française. On découvrira à quel point ces modifications à la marge font surtout beaucoup de
bruits dans les média, pour un impact finalement négligeable. Qui parmi nous étaient capable
de discerner sans erreur la nouvelle de l’ancienne orthographe de termes proposées par notre
orateur ? D’ailleurs, d’après une vidéo qu’elle nous a montrée, il semblerait bien que la
secrétaire perpétuelle de l’académie ne soit elle-même pas trop au courant !
La suite de la discussion s’est poursuivie autour d’un pot !
Compte rendu des parents d'élèves organisateurs de la conférence
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